Le Lac de Alphonse de Lamartine

Alphonse de Lamartine

 Miguel Álvarez

La poesía, la poesía es muchas cosas y al mismo tiempo quizás ninguna. Con esto quiero decir, dejar claro que lo que para mi es poesía, los elementos que la caracterizan, para otras personas quizás carezcan de importancia.

A mi entender hay algo clave en un poema, la musicalidad que un poema debe tener, y sinceramente, mucho de ello tiene que ver con el idioma. ¿alguien, que no halla estudiado germanistica, sabe algún poema famoso en aleman? Casi seguro que no, porque el alemán es feo de cojones, por el contrario, el frances es un idioma, suave, sutil, musical, un idioma cálido que invita a la poesía a letras románticas y/o trágicas es el idioma del sentir.

En base a este mi creer, ya va siendo hora de exponer algunos poemas de la literatura francesa y he estimado oportuno empezar, aún largo, por el poema "Le Lac" uno de mis favoritos de entre la literatura universal.

Alphonse Marie Louise Prat de Lamartine fue un escritor, poeta y político francés, maestro en el uso de las formas poéticas del francés, fue uno de los muy pocos literatos franceses en combinar su escritura con su carrera política, y como muchos otros antes y después a él terminó su vida en la más absoluta pobreza.

Alphonse de Lamartine está consideradocomo el primer romántico frances, y su poema más famoso, el que acontinuación expondré, Le Lac (El Lago) describe en retrospectiva el ferviente amor compartido por una pareja desde el punto de vista del hombre desconsolado.

Le Lac

I

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, 

Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?

II
O lac! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir!

III
Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes ;
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés ;
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

IV
Un soir, t'en souvient- il ? nous voguions en silence,
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

V
Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :

VI
" O temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices
Suspendez votre cours !
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

VII
" Assez de malheureux ici-bas vous implorent :
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.

VIII
" Mais je demande en vain quelques moments encor
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : " Sois plus lente "; et l'aurore
Va dissiper la nuit.

IX
" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive
Il coule, et nous passons ! "

X
Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse.,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?

XI
Hé quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ? passés pour jamais ? quoi! tout entiers perdus ?
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus ?

XII
Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez?

XIII
O lac! rochers muets ! grottes! forêt obscure !
Vous que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !

XIV
Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux !

XV
Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés!

XVI
Que le vent qui gémit le roseau qui soupire
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,

XVII
Tout dise : " Ils ont aimé ! "